Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/08/2019

"Pression de Mattarella sur le M5S et le PD : un nom d’ici lundi ou élections."

Ligue.jpg

FI-AN.jpg

M5S.jpg

Italie. Revue de presse.

Les consultations menées, depuis hier, par Sergio Mattarella, Président de la République italienne, suite à la chute du gouvernement, font les gros titres des médias transalpins. La presse écrite souligne notamment le délai bref accordé par le Quirinal : une solution d’ici lundi ou les Chambres seront dissoutes. Les observateurs font part également des conditions adressées au M5S par le PD pour un exécutif ‘’de rupture’’. « Coup d’envoi des négociations PD-M5S » - ‘’Le Quirinal veut des délais courts : un exécutif politique ou élections’’ (Corriere della Sera), « Le PD sonde, la Ligue à genoux » - ‘’Coup d’envoi aux consultations, le Quirinal veut un pacte fort’’ (La Repubblica), « Pression de Mattarella sur le M5S et le PD : un nom d’ici lundi ou élections’’ » (La Stampa), « PD-M5S : la question du nom au Palais Chigi » - ‘’Le PD pose 5 conditions aux 5 Etoiles’’ (Il Messaggero, Il Mattino).

La Repubblica met en Une, avec photographie, un article reprenant les propos du Président de la République sur la crise italienne : « Macron : ‘’Di Maio est le vrai perdant’’ » - ‘’S’allier avec l’extrême-droite est toujours une erreur’’. ‘’Je fais maintenant confiance à Mattarella’’ » (La Repubblica).

Journaux télévisés : Les consultations au Quirinal et les déclarations du Président D. Trump sur le droit du sol font l’ouverture des JT ce matin.

Réseaux sociaux Sur Twitter, après l’habituel hashtag du jour, 22agosto (22août, sur des thèmes très variés), c’est #Meloni qui domine (la première représentante politique reçue ce matin au Quirinal).

ARTICLE Corriere della Sera, M. Breda « Le choix de Mattarella pour un gouvernement qui n’ait pas uniquement une fonction ‘’anti-élections’’ » : « Quelque chose commence à bouger dans le parcours difficile qui doit donner un nouveau gouvernement à l’Italie. Nous n’en sommes qu’au début. Un point est crucial : il faut un exécutif qui ne naisse pas uniquement pour éviter les élections anticipées, qui soit une entité institutionnelle soudée, avec une majorité numérique claire et un programme politique de longue haleine pouvant durer toute la législature. L’approche du Président de la République est par conséquent à mi-chemin entre espoir et scepticisme, et il est très prudent. Sa tâche sera d’enregistrer la volonté du Parlement. Pour deux raisons : 1) car en cas de situation d’urgence en août il faut qu’il y ait un gouvernement en charge 2) car plus le temps passe, plus les risques d’un exercice budgétaire augmentent, avec des conséquences sur les épargnes des Italiens ».

ARTICLE La Repubblica, C. Vecchio « Mattarella : ‘’sans un accord, il n’y a que les élections’’ » : « A l’occasion du premier jour de consultations, le Président a invité les partis à ‘’faire vite’’ afin d’éviter l’exercice provisoire. En cas de retour aux élections, un exécutif temporaire pourrait se créer. Il n’y aura pas de mandat exploratoire : il faut que les partis indiquent le nom du Président du Conseil et le programme d’ici la semaine prochaine. Aujourd’hui L. Di Maio et N. Zingaretti devront démontrer au Chef de l’Etat qu’ils veulent promouvoir sérieusement un nouveau gouvernement. Mattarella ne s’attend qu’à une chose : la conviction. Car, il l’a répété à plusieurs reprises, il est très pressé. La crise déclenchée par M. Salvini est certes folle mais elle est aussi très dangereuse, dans le contexte économique international. Raison pour laquelle il faut la résoudre sans hésitations.  Mattarella a ainsi expliqué ses critères : un gouvernement fort, de longue haleine, sinon ce sera les élections ».

ARTICLE, Il Sole 24 Ore, L. Palmerini : « Mattarella fait pression sur le Parti Démocrate et le M5S : « un Président du conseil d’ici lundi » : « Le Président de la République italienne, Sergio Mattarella, demandera à Luigi Di Maio et à Luca Zingaretti d’exprimer la volonté explicite de mettre en place un nouveau gouvernement. Ce sera aujourd’hui une étape-clé pour évaluer le pourcentage de succès que le pacte jaune-rouge pourra obtenir. La rencontre au Quirinal devra fournir au chef d’Etat des éléments clairs pour le convaincre à octroyer plus de temps. La raison de cette pression est compréhensible : ne pas laisser le Pays sans gouvernement en vue de la loi de finances et d’éventuelles situations d’urgence de tout type ».

COULISSES La Stampa, C. Bertini-I. Lombardo « (Candidats à la présidence du Conseil,) Di Maio insiste sur Conte et met son véto sur Fico : en échange Gentiloni au poste de Commissaire européen » :« Di Maio est incrédule. Zingaretti fait les trois premiers pas suivants : véto sur G. Conte, agenda de programme en 5 points, et ‘’oui à un poste de ministre’’ pour un chef politique du M5S. Di Maio ne s’y attendait pas, comme il ne s’attendait pas à un menu aussi bon pour le M5S. Mais il se tait, toute la journée, et son silence inquiète le chef du PD. La Ligue, elle, est certaine que le gouvernement jaune(M5S)- rouge (PD) est né. Le problème cependant reste le nom du président du Conseil. Tout tourne autour de Conte, que le M5S voudrait garder à son poste, alors qu’ayant gouverné avec la Ligue, il est difficile que le PD l’accepte. L’espoir de Di Maio réside dans le fait que ‘’si le Président de la République insistait, il serait difficile pour le PD de refuser’’. Dans le cercle du leader, il semble difficile de digérer l’avènement de Fico. Un avantage serait certain pour les Démocrates : il libèrerait la président de la Chambre pour Franceschini, ou, comme l’espèrent les renziens, pour Boschi. Di Maio a fait comprendre qu’il lui serait difficile d’accepter que son adversaire interne devienne président du Conseil. Au sein du PD, comme figure ‘’de garantie’’ reviennent sur le tapis les noms de Flick ou Giovannini. De là, c’est sûr, on saura comment remplir les autres cases et qui sera le Commissaire italien à Bruxelles. Le nom d’E. Letta circule pour arracher un ‘’oui’’ au Conte-bis. On parlait hier de Gentiloni. Mais la raison qui pousse le PD a rejeté le Conte-bis est qu’il serait dangereux en campagne électorale ensuite, quand on retournera voter, étant accrédité, depuis son intervention au Sénat, le leader le plus  influent du M5S. S’il devait devenir ministres des Affaires étrangères, par contre, Zingaretti ne s’y opposerait pas. Mais Conte a déjà dit qu’il n’avait pas de ‘’regrets’’ et qu’il redeviendrait avocat et professeur. Hier, il a parlé avec Merkel, et se prépare à ce qui pourrait être, à Biarritz, son dernier G7. Le PD et le M5S savent qu’aujourd’hui Mattarella les regardera droit dans les yeux, pour comprendre s’ils sont vraiment convaincus. Uniquement ainsi, il pourrait accorder un autre tour de consultations, que les deux partis espèrent pourvoir obtenir pour gagner du temps. Ce n’est pas sûr cependant. Le chef de l’Etat pourrait prétendre à un nom dès lundi, le jour où Der Leyen à Bruxelles attend les noms des deux candidats italiens pour l’UE ».

COULISSES La Stampa, A. Barbera « Trésor et Quirinal : accord avec l’UE pour faire reporter l’augmentation de TVA » - « Un décret pour le gouvernement tout juste installé ou un accord au Parlement en cas d’élections anticipées » : « Ce sera le grand obstacle des négociations PD-M5S et c’est une des raisons qui a fait que Salvini a quitté le gouvernement en plein mois d’août. Entre le Trésor, le Quirinal et la Commission européenne, c’est le thème brûlant de ces derniers jours : comment éviter au 1er janvier 2020 23 milliards d’augmentation de la TVA s’il n’y avait pas de solution à la crise. Si la solution à la crise n’a pas encore été trouvée, pour celui de la TVA nous y sommes. Entre Rome et Bruxelles, un plan B est prêt en cas d’élections en automne, un scénario inédit dans l’histoire républicaine. Deux hypothèses : 1. La plus optimiste, la naissance d’un nouveau gouvernement, et alors les fonctionnaires de la Commission ont fait savoir qu’ils ne s’opposeraient pas à un décret de celui-ci qui reporte le délai ; 2. Des élections, et une voie possible a été trouvée là encore par les techniciens : pour rendre légitime le décret sur la TVA, l’accord unanime des groupes parlementaires suffirait ».

ARTICLE, Il Messaggero, D. Pirone : « Avec l’appui des groupes mineurs, une majorité solide dans les deux Chambres » : « Une majorité M5S-Parti démocrate pourrait compter sur un nombre large de voix à la Chambre et au Sénat. Les deux partis seraient auto-suffisants à Montecitorio et au Palais Madama. Avec le soutien de groupes mineurs et d’une bonne partie des membres des deux groupes mixtes, l’axe Di Maio-Zingaretti aurait une vie parlementaire assez facile ».

ENTRETIEN de Nicola Zingaretti, leader du Parti Démocrate, Il Messaggero : « Aucun veto sur Di Maio. Renzi? C’est ma ligne qui passe » : « ‘’Soit le M5S accepte les 5 points proposés (ndr : loi de finances et croissance, centralité du Parlement, politique de développement économique et environnement, changement dans la gestion des flux migratoires, loyauté à l’UE), soit il fait sauter le gouvernement, en assumant ses responsabilités. Au moins c’est clair que de notre côté, en tant que Parti démocrate, il n’y a aucun type de subordination. Conte ne nous va pas. En cas d’entente entre M5S et Parti démocrate, le contrat de gouvernement ne marcherait pas : on l’a déjà constaté pendant cette triste expérience jaune-verte. Nous ne pouvons pas penser qu’il y ait 5 ministres qui s’occupent chacun de ses affaires et qui après se disputent pour tout. Les cinq points clairs sont la solution. Avec la loi de finances qui est prioritaire. Je n’ai pas de véto sur Di Maio au sein du gouvernement mais il n’est pas possible de faire jouer une équipe qui a déjà perdu. En tout cas, il est trop tôt pour donner des noms. Sur la scission au sein du Parti démocrate,  c’est une éventualité dont même Renzi ne se cache pas. On verra’’ ». 

ENTRETIEN de Maria-Elena Boschi (PD), ancienne secrétaire d’Etat du gouvernement Gentiloni « Le gouvernement avec les 5 Etoiles durera jusqu’en 2023 » (La Repubblica) : « ‘’Salvini a perdu tout ce qu’il était possible de perdre et maintenant il est au pied du mur grâce aussi à Renzi. Même les anti-renziens devraient le reconnaitre. Non, je ne serai pas ministre d’un éventuel gouvernement avec le M5S. J’aimerais qu’on reconnaisse à Renzi le mérite d’avoir agi pour le bien collectif. Arrêtons les reconstructions hasardeuses, les derrière les coulisses : notre soutien sera là tant que le nouveau gouvernement fera des choses utiles pour les Italiens. Mais je ne serai pas un ‘’ministre-otage’’. Personne ne le ferait’’ ».

ARTICLE La Repubblica, C. Sannino « Letta et l’hypothèse de Bruxelles : ‘’je fais autre chose’’ » : « ‘’Moi Commissaire européen ? Je suis concentré sur autre chose’’. Or, l’Europe est devenue le nouveau terrain politique d’Enrico Letta. A l’occasion de son 53e anniversaire, dans un tweet, il avait écrit ‘’l’Italie doit redevenir protagoniste en UE, pas seulement pour son propre destin et pour le rôle qu’elle mérite, mais aussi parce que les autres Etats sont conscients qu’une Italie plus forte est utile à tous’’. Enrico Letta le sait bien, il est la ‘’réserve’’ de demain et il est en train de construire sa carrière en tant que leader connu à Paris mais aussi ici au meeting de Rimini de Comunione e Liberazione (ndr : mouvement catholique). La foule l’acclame et sa destination pourrait-être un jour, peut-être, le Quirinal ».

ANALYSE, Il Messaggero, M. Ajello : « Maintenant avec l’Europe il nous faut plus de courage » : « Le résultat des dernières élections a montré que des deux partis pro-européens, Parti Démocrate et Mouvement 5 Etoiles, le premier a tenu à peine ses scores et l’autre a eu un véritable échec. Cependant, il faut éviter le danger de retourner à une sorte d’année zéro dans les rapports avec l’UE. C’est-à-dire reproposer le temps de la soumission italienne face au verbe sacré de Bruxelles. Cela pour deux raisons : respecter le résultat donné par les électeurs italiens et ne pas nous mettre dans des conditions de faiblesse dans les prochaines négociations avec l’UE sur la prochaine loi de finances ».

ARTICLE Corriere della Sera, P. Foschi « La machine de propagande de la Ligue s’apprête à une nouvelle offensive » : « Le site internet Ilpopulista.it proche de Salvini invite ses lecteurs à ‘’libérez la bête qui est en vous’’. C’est une sorte de déclaration de guerre au beau milieu de la crise gouvernementale. La machine de propagande de la Ligue, qui semblait enlisée dans l’attente exténuante de l’épilogue du gouvernement Conte, a repris à toute vitesse. L’objectif est d’entraver l’axe PD-M5S et de lancer la campagne. Le tout sous le contrôle de Luca Morisi, responsable de communication de Salvini. Et ils sont prêts à lancer des vagues qui n’ont pas peur de se heurter aux rochers du ‘’politiquement correct’’ ».

ARTICLE, Corriere della Sera, E. Dellapasqua : « Salvini (Ligue) et Trenta (M5S) se disputent sur les migrants : ‘’des combines’’, ‘’c’est faux’’ » : « Hier, Matteo Salvini a commenté sur Twitter, rouvrant la campagne électorale sur les migrants ‘’histoire de fous, ils n’ont pas perdu de temps, premières preuves techniques de la combine PD-M5S sur la peau des Italiens : rouvrir les ports et fermer un œil sur les ONG’’. D’après ce post, la ministre de la Défense Trenta aurait ‘’modifié unilatéralement les tâches confiées aux patrouilleurs des mers’’. Chose immédiatement démentie par la ministre ‘’trente-deux mineurs, dont deux de neuf mois, des vagues de deux mètres et demi, seize jours en mer : mais quel genre d’homme êtes-vous ?’’. La polémique est désormais déclenchée et elle touche également l’ONG Open Arms et l’Espagne ».

UNE-PHOTO-ARTICLE, La Repubblica, A. Ginori : « Macron et l’Italie : ‘’s’allier avec l’extrême droite ne marche jamais » - ‘’Le Président français ‘’s’allier avec l’extrême droite est toujours une erreur. Je fais maintenant confiance à Mattarella’’ : « Emmanuel Macron commente pour la première fois la crise politique italienne, durant un long entretien avec l’Association Presse Présidentielle. Le Président répond pendant une heure et demie sur l’actualité internationale en vue du G7 que la France organise à Biarritz. En réponse à une question de Repubblica, Macron se montre satisfait du fait que Salvini pourrait ne pas figurer dans le prochain exécutif italien - ‘’Je le souhaite’’ dit-il, direct - et il ne renonce pas à une pique contre le leader du M5S : ‘’je fais une simple constatation : qui était le premier parti aux dernières élections politiques ? Le M5S, qui a ensuite décidé de gouverner avec Salvini. Et maintenant qui est le grand perdant de cette dernière séquence ? Di Maio’’. La brève histoire d’amour entre Di Maio et les ‘’gilets jaunes’’ a dû laisser des traces à l’Elysée. Macron appuie de manière convaincue l’hypothèse d’un gouvernement de coalition pour isoler la Ligue, sur le sillage de ce qu’a dit M. Renzi, qui était par ailleurs invité sur des plateaux télé français. A la veille de l’arrivée en France du Président du Conseil démissionnaire G. Conte, Macron rappelle une fois encore son lien avec le Quirinal, décisif pour les relations diplomatiques entre Rome et Paris ».

ARTICLE, Corriere della Sera, E. Rosaspina : « Macron et la crise : ‘’l’Italie mérite des dirigeants à la hauteur’’ » : « Pas de question tabou à la rencontre traditionnelle de fin d’été que le Président de la République octroie à l’Association de la presse présidentielle. Pas même sur la toute récente crise de gouvernement à Rome. ‘’Je suis aux côtés du Président Mattarella’’ a-t-il immédiatement précisé, confirmant leur rapport privilégié. ‘’ L'Italie est un pays ami et un grand peuple, dont le destin est profondément européen". Il aurait pu s’en sortir ainsi, de manière diplomatique. Or, cette fois-ci le Chef de l’Elysée a décidé d’être direct et, tout en adoucissant sa pique, il a dit en souriant ce qu’il pensait : ‘’quand on s'allie à l'extrême-droite, à la fin c'est toujours l'extrême-droite qui gagne". En réalité, le message était adressé principalement à L. di Maio et au Mouvement 5 Etoiles. La leçon a pour Macron une valeur à usage interne également, pour l’électorat français, tenté par le Rassemblement National de Marine Le Pen, et les partis conservateurs nationaux, éventuellement tentés par des amitiés dangereuses ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.